Conférences et projections

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L’association du fort de Metz-Queuleu propose un cycle annuel de conférences et projections ouvert à tous.

 

Conférences
et projections à venir (2023)

 

Mercredi 10 mai 2023 – 19h30 – Cloître des Récollets à Metz (1 rue des Récollets 57000 METZ) – Gratuit – Conférence – L’archéologie des camps en France (1938-1968)  par Michaël Landolt

Attention la conférence, initialement prévue à l’hôtel de ville de Metz, est déplacée au cloître des Récollets à Metz.

Plusieurs fouilles archéologiques ont récemment porté sur des camps de prisonniers de guerre de la Seconde Guerre Mondiale mais il subsiste également en France les vestiges de nombreux camps ayant servi à la même période et dans les décennies suivantes à interner des civils ou bien des militaires n’ayant pas le statut de prisonniers de guerre et/ou non soumis à la convention de Genève. En 1939 sont ainsi concernés 500 000 Espagnols républicains ayant fuis le franquisme et 20 000 travailleurs forcés indochinois ; sous le régime de Vichy les Juifs raflés en vue de leur déportation vers l’Allemagne et divers « indésirables » (tsiganes, clochards, communistes). Parallèlement, en Alsace-Moselle annexée au Reich, les autorités nazies installent une série de camps destinés à la répression politique, aux militaires soviétiques et aux travailleurs forcés. Beaucoup de camps accueillent après la guerre les suspects de collaboration ; certains servent ensuite jusque dans les années 1960 pour les prisonniers du FLN puis de l’OAS, mais aussi pour héberger les Harkis rapatriés d’Algérie.

La vol

onté affichée de faire oublier des épisodes historiques considérés comme « gênants » (régime de Vichy, guerre d’Algérie) conduit dans les décennies de l’après-guerre à jeter un voile pudique sur l’existence des camps, dont les sites sont livrés à l’oubli. Les bâtiments qui avaient été transformés pour héberger des internés retournent à leur usage premier tandis que les baraques en bois disparaissent rapidement, victimes des intempéries, ou sont volontairement détruites. Hormis le Mémorial national de la déportation à Natzwiller inauguré en 1960, seuls quelques monuments modestes sont érigés grâce à des initiatives privées. Beaucoup de vestiges sont rasés dans l’indifférence générale pour faire place à de nouvelles constructions. Il faut attendre les années 2000 pour que soit récompensée l’action pionnière de quelques passionnés et que se réalisent les premières protections au titre des Monuments historiques autres que celle emblématique de Natzweiler-Struthof en 1950-1951 (protection étendue en 2011) : Rivesaltes en 2000, Les Milles en 2004, Drancy en 2005 et Montreuil-Bellay en 2010. Il subsiste toutefois encore certaines réticences. L’inauguration de mémoriaux à Drancy et aux Milles en 2012 ainsi qu’à Rivesaltes en 2015 confirme pourtant l’intérêt qu’il y a à sauvegarder les vestiges des camps, même si ceux-ci sont souvent fragiles et que leur restauration peut s’avérer coûteuse.

Aujourd’hui, de véritables études archéologiques sont mises en place dans le cadre de la mise en valeur et de la restauration de ces camps. On développera les études en cours menées au fort de Queuleu à Metz et sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof avec ses annexes situées sur les deux rives du Rhin (Alsace, Moselle et Allemagne). Ces programmes participent au développement de la recherche française sur ces problématiques encore balbutiantes par rapport à celles déjà développées en Allemagne, Autriche ou Pologne.

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Conférences et projections achevées (archives)

 

Mercredi 15 mars 2023 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Conférence – Résistants et résistantes en Lorraine (Moselle et Meurthe-et-Moselle)  par Bernard Metzdorf

En juin1940 la France est occupée par le IIIe Reich. L’effondrement est total : militaire, politique et moral. Au milieu de cette débâcle, le général De Gaulle lance de Londres un appel pour poursuivre le combat. Des réseaux d’aide aux prisonniers se mettent en place, des tracts et brochures sortent des imprimeries clandestines, des actes de sabotage sont commis. La Résistance, unifiée par Jean Moulin, se prépare à la libération du pays. En Lorraine, des résistants et des résistantes participent activement à la lutte contre la répression nazie au sein d’un réseau, d’un mouvement, d’un groupe ou d’une manière isolée. Face à la barbarie de ce régime totalitaire, ces résistants et résistantes de Moselle et Meurthe-et-Moselle vont appliquer à leur conduite héroïque la devise du général de Lattre: « Ne pas subir. »

Franco-luxembourgeois né à Metz en 1952, Bernard Metzdorf, agrégé d’anglais, a enseigné à Nancy, en classes littéraires et scientifiques au Lycée Henri Poincaré, et à Sciences Po Paris, campus franco-allemand. Après avoir publié des ouvrages pédagogiques sur l’enseignement de la langue anglaise lorsqu’il était en activité, il a fait paraître, à l’heure de sa retraite, un roman sur un sujet qui le passionne : l’histoire de la Lorraine entre 1939 et 1945.

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Mercredi 1er février 2023 – 19h30 – Cloître des Récollets à Metz (1 rue des Récollets 57000 METZ) – Gratuit – Conférence – Marcel Rebourset, le préfet oublié de la libération  par Christian Mérot

Metz et la Moselle lui doivent beaucoup. Pourtant, Marcel Rebourset (1890-1959) est méconnu, voire inconnu sur sa terre d’adoption. Il ne reste en effet aucune trace de lui, ou si peu ; pas même une rue à son nom, dans la ville qui l’a accueilli dès janvier 1919 et qui fut sa ville de cœur. Cette conférence retracera le parcours d’un homme simple n’ayant d’autre ambition que celle de faire une carrière dans la magistrature. Mais une série d’événements imprévus l’ont propulsé vers un destin des plus inattendus.
D’abord la Grande Guerre, qui illustre ses qualités de meneur d’hommes comme officier de réserve et six citations entre 1914 et 1918. Puis, devenu avocat à la cour d’appel de Colmar détachée à Metz de 1919 à 1939, il se révèle être un farouche adversaire de la peine de mort. C’est aussi à cette époque qu’il fait la connaissance du futur chef de la France libre. De Gaulle ne l’oublie pas et le contacte pour son calme, sa discrétion et sa pondération en septembre 1944 pour prendre les fonctions de préfet de la Moselle et commissaire de la République dans ce département sinistré qu’il connaît bien.
La présentation rendra hommage à cet homme oublié aux multiples facettes : l’officier et héros de guerre, l’avocat, l’homme de culture, le préfet et commissaire de la République, premier préfet de la Libération en 1944. Un parcours exceptionnel dont cet honnête homme, patriote et discret ne s’est jamais enorgueilli.

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Jeudi 19 janvier 2023 – 21h00 – Cinéma KLUB Metz (5 rue Fabert 57000 METZ) – Gratuit Projection – 1976 – 89 minutes –  L’affiche rouge – tarif 7,70 €par Annette Wieviorka

Sur les murs de la France occupée, une affiche rouge désignait à la vindicte publique un groupe de résistants étrangers, communistes pour la plupart, animé par l’arménien Missak Manouchian. Arrêtés au cours d’une vaste rafle allemande, vingt-deux des vingt-trois partisans immigrés qui luttaient pour une France libre furent fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944. La vingt-troisième, une femme, fut décapitée par les nazis le 10 mai 1944. C’est l’histoire courageuse de cette armée des ombres, de ces martyrs étrangers de la Résistance française que ce film rappelle à nous.

Séance introduite par Frank Cassenti et Régine Palucci, membre de Ciné Art, suivie d’un échange avec Annette Wieviorka, historienne.

En partenariat avec le Festival Le Livre à Metz – Littérature & Journalisme, l’association du Fort de Metz-Queuleu pour la mémoire des internés déportés et la sauvegarde du site, les Journées européennes de la culture juive, Ciné Art, la librairie Autour du Monde et le cinéma KLUB.

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Jeudi 19 janvier 2023 – 18h30 – Librairie Autour du Monde (44 rue de la Chèvre 57000 METZ) – Gratuit Rencontre littéraire –  Tombeaux. Autobiographie de ma famille  par Annette Wieviorka

À la suite du décès d’une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l’Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l’intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L’un écrit, l’autre coud. Ils sont arrivés à Paris au début des années 1920, en provenance de Pologne. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants. Dans ce récit en forme de tombeaux de papier qui font œuvre de sépultures, l’historienne adopte un ton personnel, voire intime, et plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs directs ou indirects.

En partenariat avec le Festival Le Livre à Metz – Littérature & Journalisme, l’association du Fort de Metz-Queuleu pour la mémoire des internés déportés et la sauvegarde du site, les Journées européennes de la culture juive, Ciné Art, la librairie Autour du Monde et le cinéma KLUB.

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Mercredi 18 janvier 2023 – 20h00 – IRTS de Lorraine (41 avenue de la Liberté 57050 LE BAN-SAINT-MARTIN) – Gratuit et parking gratuit sur place – Conférence –  Ils étaient juifs, résistants, communistes  par Annette Wieviorka

Ils s’appelaient Victor Zigelman, Henri Krasucki, Jacquot Szmulewicz, Étienne Raczymow… Eux ou leurs parents étaient venus e

n France chercher du pain et la liberté, la sécurité aussi croyaient-ils, car tous étaient juifs. Tous également étaient ou devinrent communistes et résistants organisés au sein de la main-d’oeuvre immigrée (MOI). L’histoire de ces centaines de jeunes gens est restée méconnue. Pourtant, son importance est déterminante pour la communauté juive elle même mais aussi pour l’histoire de la Résistance et de celle, si discutée, du PCF pendant l’Occupation. L’oubli qui les a frappés est d’autant plus surprenant qu’ils payèrent leur action d’un prix démesuré. Seule une minorité en réchappa.

Conférence introduite par Aline Brunwasser, présidente du Livre à Metz et Thierry Nicolas, président de l’association du fort de Metz-Queuleu.

En partenariat avec le Festival Le Livre à Metz – Littérature & Journalisme, l’association du Fort de Metz-Queuleu pour la mémoire des internés déportés et la sauvegarde du site, les Journées européennes de la culture juive, Ciné Art, la librairie Autour du Monde et le cinéma KLUB.

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Lundi 6 décembre 2021 – 20h00 – Amphithéâtre de l’Institution de La Salle (2 rue Saint-Maximin 57070 METZ) – Gratuit et parking gratuit sur place – Conférence –  L’interminable fin du camp de concentration de Natzweiler-Struthof  par Frédérique Neau-Dufour

Le 25 novembre 1944, Natzweiler est le premier camp découvert par les Alliés sur le front occidental. Alors que la guerre n’est pas finie, l’opinion découvre l’horreur concentrationnaire. Pour autant, les déportés de ce camp situé le plus à l’ouest du IIIe Reich n’ont pas fini leur calvaire. La découverte du camp principal ne signifie en rien leur libération, bien au contraire. C’est cette histoire méconnue, à la fois terrible et humaine, que racontera Frédérique Neau-Dufour, historienne, ancienne directrice du Centre européen du résistant déporté.

Docteure en histoire et agrégée d’histoire, Frédérique Neau-Dufour est l’une des spécialistes de Charles de Gaulle, de sa jeunesse et de sa vie privée. Elle a travaillé sur les biographies d’Yvonne de Gaulle, de Geneviève de Gaulle Anthonioz, de Germaine Tillon et d’Ernest Psichari. Enseignante, chargée de recherche à la Fondation Charles de Gaulle, directrice de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, conseillère auprès du secrétaire d’État aux Anciens Combattants, chargée des Hauts Lieux de mémoire au Ministère de la Défense, elle dirige aujourd’hui le Centre européen du résistant déporté sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof.

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Jeudi 7 octobre 2021 – 20h00 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Conférence – Les enfants juifs dans la Shoah  par Annette Wieviorka (Attention cette conférence est annulée pour raisons médicales)

Avril 1945 : les Américains entrent dans le camp de concentration de Buchenwald. Parmi les internés, des enfants juifs. La conférence évoquera l’ouverture par les alliés des camps et leur contact avec les rares enfants juifs qui y ont survécu.

Annette Wieviorka est une historienne française née en 1948, spécialiste de la Shoah et de l’histoire des Juifs au XXe siècle. A partir de 1968, elle a enseigné dans le secondaire puis comme professeur de lettres et de civilisation française à l’Institut des Langues étrangères du Guangdong (Chine). Après une agrégation d’histoire obtenue en 1989, elle obtient deux ans plus tard son doctorat (Université Paris XIII-Nanterre) sous la direction d’Annie Kriegel, ancienne résistante spécialiste de l’histoire du communisme. Sa thèse s’intitule « Déportation et génocide entre la mémoire et l’oubli ». Elle est par la suite détachée au CNRS puis devient Directrice de recherche au CNRS (Centre de recherche d’histoire quantitative de l’Université de Caen puis au Centre de recherches politiques de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Elle a été membre de la Mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France dite Mission Mattéoli créée en 1997 après le discours de Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs de France. Elle est aujourd’hui engagée dans le comité de soutien à l’Association Primo Levi (soins et soutien aux personnes victimes de la torture et de la violence politique). Elle est la sœur de du sociologue Michel Wieviorka et de l’historien Olivier Wieviorka.

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Mercredi 13 novembre 2019 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Conférence – La longue nuit de Lucie. Une résistante et ses compagnes dans les bagnes nazis  par Marie-José Masconi

Lucie Primot, jeune institutrice à l’école de Genibois près de Joeuf en Meurthe-et-Moselle, et ses compagnes résistantes sont les premières femmes françaises déportées « Nacht und Nebel ». Pour avoir aidé leurs compatriotes, ces femmes furent condamnées à mort et vécurent plusieurs années dans les bagnes nazis, dans l’attente de leur décapitation. À partir de 1941, leur réseau fit passer 3 000 personnes en Zone libre : des jeunes Alsaciens et Mosellans quittant leur région annexée pour échapper au Reichsarbeitsdienst, des prisonniers de guerre évadés, jusqu’à l’arrestation de tout le réseau le 28 mars 1942 suite à une trahison d’un des membres. Lucie survécut à l’horreur des bagnes nazis, à l’isolement des condamnées à mort, au désespoir, aux bombardements lugubres des prisons, à la Longue Marche de janvier 1945 dans la neige. Bien plus tard, elle sut raconter chaque soir à sa petite fille Marie-José son calvaire, mais aussi ses espoirs, les moments de grâce, les chants, les prières, les rires qui la firent survivre.

Une génération plus tard, Marie-José Masconi a fait sienne cette histoire en piochant dans ses souvenirs et dans les notes de sa mère, en les complétant de sources d’archives, pour restituer ces pages sombres et rendre hommage à toutes ces femmes qui s’engagèrent dans la Résistance avec insouciance et courage, au péril de leur vie. L’auteure est présidente des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation du Bas-Rhin. Elle a longtemps vécu en Lorraine avant de s’installer en Alsace.

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Jeudi 13 juin 2019 – 19h30 – Amphithéâtre de l’Institution de La Salle (2 rue Saint-Maximin 57070 METZ) – Gratuit et parking gratuit sur place – Conférence – Natzweiler, l’enfer des hommes. Histoire du camp de concentration  par Frédérique Neau-Dufour

Dans le cadre de l’obtention du label du patrimoine européen, l’histoire du camp de concentration de Natzweiler-Struthof et de ses annexes sera évoquée. Le camp, ouvert le 1er mai 1941, est implanté à proximité d’un gisement de granit rose dont l’exploitation sera réalisée par les déportés. À partir de la fin de l’année 1942 et jusqu’à la fin de l’année 1944, les nazis ouvrent 70 camps annexes situés en Allemagne, en Alsace-Moselle annexée (Metz-Queuleu…) et, pour l’un d’entre eux, en France occupée (Thil en Meurthe-et-Moselle). Plus de trente nationalités sont représentées parmi les déportés. Les plus nombreux sont les Polonais, les Soviétiques puis les Français (dont les Alsaciens-Mosellans). Sur les 52 000 déportés au camp principal ou ses annexes entre 1941 et 1944, 60% l’étaient pour des motifs politiques. Au total, près de 22 000 déportés périrent, soit 40% d’entre eux, faisant de ce camp de concentration l’un des plus meurtriers du système nazi.

En s’appuyant sur l’étude du camp de Natzweiler, Frédérique Neau-Dufour développera une réflexion sur la capacité des Hommes à résister aux conditions de vie les plus extrêmes et à reconstruire, sur les cendres de l’humanité, les fondations d’un monde de paix.

Docteure en histoire et agrégée d’histoire, Frédérique Neau-Dufour est l’une des spécialistes de Charles de Gaulle, de sa jeunesse et de sa vie privée. Elle a travaillé sur les biographies d’Yvonne de Gaulle, de Geneviève de Gaulle Anthonioz, de Germaine Tillon et d’Ernest Psichari. Enseignante, chargée de recherche à la Fondation Charles de Gaulle, directrice de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises, conseillère auprès du secrétaire d’État aux Anciens Combattants, chargée des Hauts Lieux de mémoire au Ministère de la Défense, elle dirige aujourd’hui le Centre européen du résistant déporté sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof.

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Jeudi 16 mai 2019 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Conférence – Le loisir cinématographique en Moselle annexée pendant la Seconde Guerre Mondiale  par Anthony Rescigno

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la plupart des pays d’Europe voient la fréquentation des salles de cinéma augmenter significativement. C’est le cas en France, à Paris, à Lyon, mais aussi en Allemagne ou encore en Autriche. En Moselle annexée par l’Allemagne nazie, on assiste aussi à une montée en puissance de l’activité des salles et leur fréquentation atteint des sommets. En 1943, Metz devient la ville du Reich où la population se rend le plus souvent au cinéma. Pourtant, comme tous les aspects du quotidien de l’annexion, le loisir cinématographique est entièrement germanisé. Aller au cinéma implique donc pour les Mosellans de regarder des films exclusivement en allemand dans des salles contrôlées par les services de propagande. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la plupart des pays d’Europe voient la fréquentation des salles de cinéma augmenter significativement. C’est le cas en France, à Paris, à Lyon, mais aussi en Allemagne ou encore en Autriche. En Moselle annexée par l’Allemagne nazie, on assiste aussi à une montée en puissance de l’activité des salles et leur fréquentation atteint des sommets. En 1943, Metz devient la ville du Reich où la population se rend le plus souvent au cinéma. Pourtant, comme tous les aspects du quotidien de l’annexion, le loisir cinématographique est entièrement germanisé. Aller au cinéma implique donc pour les Mosellans de regarder des films exclusivement en allemand dans des salles contrôlées par les services de propagande.

Quel est le sens de cette consommation et quels en sont les effets sur le processus de germanisation de la Moselle ? Le cinéma constitue-t-il une arme de propagande ou un « simple » loisir voué à divertir les foules ?

S’appuyant sur une reconstitution minutieuse des programmes des salles de Moselle entre 1940 et 1944 ainsi qu’une enquête orale auprès de témoins locaux, cette conférence révélera des rapports entre spectateurs et films qui dépassent souvent les questions politiques pour rejoindre celles du divertissement, du plaisir et de la nécessité d’échapper à un quotidien coercitif.

Anthony Rescigno est docteur en Arts de l’Université de Lorraine de Metz. Sa thèse consacrée à l’étude du cinéma allemand en Moselle annexée a été soutenue en 2017. Il a déjà eu l’occasion de présenter ses recherches à de nombreuses reprises en France et en Europe et a publié plusieurs articles consacrés à la Moselle ainsi qu’à l’histoire du cinéma allemand. Lauréat 2018 du prix « Sciences en Lumière », il prépare actuellement un documentaire consacré à l’expérience des spectateurs mosellans sous le nazisme.

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Mercredi 13 mars 2019 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Conférence – Fascisme et antifascisme dans la culture italienne  par Didier Francfort

Cette conférence est liée à la mémoire des Italiens enfermés par les nazis au fort de Queuleu pendant la Seconde Guerre mondiale.

La dictature fasciste italienne a imposé une violence constante et une terreur institutionnelle à l’ensemble de la société italienne et tenté d’imposer un encadrement coercitif aux émigrés italiens répartis un peu partout dans le monde. Mais à cette terreur s’ajoute une mobilisation culturelle constante cherchant à obtenir en utilisant aussi la séduction un consensus unanime dans la population, une fascination pour la culture du chef, la virilité triomphante et militarisée. Les antifascistes ont ainsi cherché dans la culture des formes de résistance. Le fait de ne pas se laisser embrigader est déjà une forme de refus. Cette grande ligne de fracture irréductible entre deux formes de culture et de projet politique dans les sociétés contemporaines sera mise en valeur notamment à partir de chansons et d’extraits de films.

Didier Francfort est professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lorraine (Nancy). Après s’être intéressé à l’histoire de la sociabilité, à l’immigration italienne en orraine et à l’histoire de l’Italie contemporaine, il a orienté ses travaux vers l’histoire culturelle comparée européenne, en particulier à la place de la musique dans les constructions d’identités nationales ou supranationales. Directeur de l’Institut d’Histoire Culturelle Européenne – Bronisław Geremek, il codirige le Centre de Recherches sur les Cultures et Littératures Européennes (CERCLE).

Vendredi 25 mai 2018 – 19h30 – Archives départementales de la Moselle (1  rue du château 57070 SAINT-JULIEN-LES-METZ) – Gratuit – Conférence – Histoire de la Résistance (1940-1945)  par Olivier Wierviorka

Parce qu’elle repose sur l’engagement et se construit sur le secret, la Résistance reste à la fois un mystère et un enjeu de polémiques partisanes. Amorcée dès juin 1940, elle parvint à s’unir à l’ombre de la croix de Lorraine, grâce aux patients efforts de Jean Moulin, tout en affirmant son pluralisme. Elle resta néanmoins minoritaire, se préoccupa peu du sort des juifs et joua un rôle limité sur le plan militaire. Son apport politique fut en revanche immense en évitant à la France les affres de la guerre civile et en favorisant à la Libération une transition pacifique du pouvoir au profit d’une Résistance regroupée derrière le général de Gaulle. La conférence abordera l’ensemble de ses enjeux, de la formation des premiers réseaux au couronnement de 1944. Elle ne dissimulera ni les conflits, ni les ambitions qui animèrent les promoteurs de l’armée des ombres, du rôle de la presse clandestine à l’efficacité des réseaux, de la répression allemande aux motifs de l’engagement, des idées politiques de la Résistance à sa mémoire dans la France contemporaine.

Né en 1960, Olivier Wieviorka est un historien spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale. Ancien élève de l’École Normale Supérieure (ENS) de Saint-Cloud, il est diplômé de l’Institut d’Études Politiques (IEP) de Paris, agrégé d’histoire, titulaire d’un doctorat et d’une habilitation à diriger des recherches.Il a enseigné à l’ENS et à l’IEP et à l’université du Hainaut-Cambrésis. Membre de l’Institut universitaire de France, il est enseignant-chercheur à l’ENS de Cachan. Il collabore aux revues Vingtième siècle et L’Histoire ainsi qu’au Cahier Livres de Libération. Auteur de très nombreuses publications, il dispense régulièrement des cours et conférences dans le monde entier.

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Jeudi 1er février 2018 – 19h30 – Archives départementales de la Moselle (1  rue du château 57070 SAINT-JULIEN-LES-METZ) – Gratuit – Projection-débat – Vichy. La mémoire empoisonnée  – avec Michaël Prazan

La mémoire de la collaboration et des crimes de Vichy a été, en France, l’objet d’une longue rémanence. Jusqu’au discours historique de Jacques Chirac en 1995, Vichy a toujours été considéré par le pouvoir comme « une parenthèse de l’Histoire » dont la France ne pouvait être tenue pour responsable. À travers le discours de l’exécutif peinant à reconnaître le rôle de Vichy dans la déportation des résistants, des opposants politiques et des juifs, les réactions et les prises de position de la société civile, l’évocation des grands procès d’anciens fonctionnaires du régime, ce film raconte la lente implantation de l’histoire de Vichy dans notre mémoire collective, de l’après-guerre à nos jours. Au-delà des archives, le documentaire donne la parole à des historiens, des avocats, des politiciens et des artistes.

Michaël Prazan est un écrivain et réalisateur français né en 1970. Après des études de lettres modernes et de langue française à la Sorbonne, il part en 1994 au Japon où il enseigne le français à l’Alliance française pendant près de deux ans. De retour en France en 1996, titulaire d’un CAPES de lettres, il enseigne la littérature tout en rédigeant des articles. Après avoir publié plusieurs essais, il obtient un doctorat en stylistique à la Sorbonne. Il réalise  par ailleurs des films documentaires notamment sur la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale, les idéologies totalitaires et les meurtres de masse.

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Lundi 13 novembre 2017 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Pour en finir avec Mein Kampf et combattre la haine sur Internet – par Philippe Coen

Guidé par la philosophie du respect et de la non-violence pour améliorer le climat des échanges numériques, Philippe Coen partage son énergie pour la défense de la dignité humaine et des droits fondamentaux.  Praticien du droit international, fondateur de Respect Zone (ONG de lutte contre la haine et les cyberviolences), il est co-auteur de plusieurs ouvrages (Pour en finir avec Mein Kampf, Internet contre Internhate. Plaidoyer pour le respect. 50 propositions pour détoxer les réseaux sociaux) et réalisateur du documentaire « La mémoire dans tous les sens ».

En janvier 2016, Mein Kampf est tombé dans le domaine public, 70 ans après la mort d’Adolf Hitler. L’application du droit d’auteur permet la libre republication, dans la plupart des pays du monde, d’un texte de haine, d’un programme pour le totalitarisme, la Seconde Guerre Mondiale et la Shoah. Philippe Coen propose une analyse du contenu du livre d’Hitler en retraçant son histoire éditoriale et juridique. Pourquoi Mein Kampf se vend encore dans de nombreux pays, parfois très largement ? Comment faire face à sa republication, et à sa diffusion sur Internet, espace virtuel où les messages de haine sont torrentiels et variés, depuis les insultes personnelles jusqu’à la vente d’ouvrages djihadistes ? Plusieurs solutions seront analysées, pour finalement retenir l’idée d’une responsabilisation à la fois des éditeurs et des lecteurs. L’insertion d’un avertissement pédagogique pour toute republication ou nouvelle traduction de Mein Kampf, ainsi que, de manière plus générale, l’affichage d’un label d’auto-modération sur les sites Internet doit être envisagée. Cette initiative originale a retenu l’attention de nombreux acteurs du Web et d’institutions telles que l’UNESCO, le Conseil de l’Europe, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Éducation nationale. L’originalité de ce travail tient au fait qu’il combine une réflexion historique et juridique en liant de nombreux sujets : la mémoire des crimes nazis, la résurgence de la haine, le rôle d’Internet dans la diffusion du racisme et de l’antisémitisme et la question du droit d’auteur. Il offre enfin une réflexion plus générale sur la façon dont les démocraties peuvent se protéger, tout en garantissant la liberté d’expression.

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Vendredi 15 septembre 2017 – 19h30 – Cloître des Récollets à Metz (1 rue des Récollets 57000 METZ) – Gratuit – 1945 : Des Indochinois en Lorraine – par Pierre Daum

Attention la conférence initialement prévue à l’Hôtel de ville a été déplacée au Cloître des Récollets à cause du festival Constellations (information du 01/09/2017)

Pierre Daum est un journaliste français, auteur d’enquêtes sur le passé colonial de la France, notamment l’Algérie et l’Indochine. Ancien journaliste à Libération, il collabore aujourd’hui au Monde diplomatique. Cette conférence fait écho à Albums de familles lorrains, restitution de résidence d’Ysé Tran présentée au  49 Nord 6 Est – Frac Lorraine, jusqu’au 5 novembre 2017.

Environ 20 000 « travailleurs indochinois » arrivent en France au début de la Seconde Guerre mondiale. Le service de la Main-d’œuvre indigène nord-africaine et coloniale (MOI) est chargé de recruter les travailleurs coloniaux requis, de les acheminer et de les mettre au service des industries de la Défense nationale. La majorité des recrutements est effectuée de force au sein de la paysannerie pauvre des protectorats de l’Annam, du Tonkin et de la colonie cochinchinoise. Ces ouvriers non spécialisés sont pour la plupart employés à des travaux forestiers, agricoles et industriels notamment dans les usines d’armement. Après la défaite française, ils sont logés dans d’immenses camps de la zone libre et soumis à une discipline militaire ainsi qu’à des conditions de vie très dures. À la Libération, la majorité de ces hommes aspire à un rapatriement rapide, reporté à cause de la désorganisation de l’après-guerre et des événements qui affectent l’Indochine française. A la souffrance de l’exil, succèdent alors l’exaspération et la colère. En 1945, plusieurs milliers d’entre eux sont envoyés dans les industries lorraines. Certains y resteront quelques années, d’autres toute leur vie. A Metz, le fort de Queuleu est utilisé  pour loger jusqu’à 500 de ces travailleurs.

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Mercredi 19 avril 2017 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – La promesse de l’Est. Espérance nazie et génocide 1939-1943 – par Christian Ingrao

Comment les nazis ont-ils rêvé leur victoire et le « Reich de mille ans » ? Entre 1939 et 1944, l’utopie impériale nazie connut des débuts de réalisation dans les espaces conquis à l’Est, brutalement vidés de leurs habitants, déplacés, réduits en esclavage et, pour les Juifs, assassinés. Elle eut ses ingénieurs, ses agences et ses pionniers (pas moins de 27 000 jeunes Allemands). Elle suscita de la ferveur et de l’adhésion. Dans le Reich de mille ans aux frontières élargies par la conquête, une communauté racialement pure vivrait bientôt une existence réconciliée de prospérité sereine.

Christian Ingrao, chargé de recherche au CNRS spécialiste du nazisme et des pratiques de violence de masse, examine pour la première fois, dans leur cohérence et dans leurs tensions, le travail des différentes institutions, le parcours des hommes et des femmes qui y ont pris part, l’ampleur des planifications successivement dessinées. Il poursuit une anthropologie sociale de l’émotion nazie et dévoile, à côté de la haine et de l’angoisse, la part de la joie et de l’attente, deux faces d’une même réalité. L’espérance nazie fut le cauchemar des populations. C’est ce que révèle crûment l’étude des violences déchaînées à l’échelle de la région de Zamosc, aux confins de la Pologne et de l’Ukraine.

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Pour écouter une présentation du dernier livre de Christian Ingrao, cliquez ici.

Pour découvrir un entretien de Christian Ingrao dans un documentaire sur la destruction des juifs d’Europe, cliquez ici.

Lundi 30 janvier 2017 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Auschwitz : une ville, des camps – par Tal Bruttmann

Auschwitz est devenu le symbole à la fois des camps de concentration et de l’assassinat des Juifs, occupant aujourd’hui une place centrale tant d’un point de vue mémoriel qu’historique. Marqué par le gigantisme, qu’illustrent en premier lieu les chiffres – 1,3 million de personnes y ont été acheminées depuis toute l’Europe, dont 1,1 million y sont mortes –, le site fut à la fois le plus important des camps de concentration et le plus meurtrier des centres de mise à mort de la « solution finale ». Pourtant, il s’agit d’un lieu d’une rare complexité, qui n’est pas limité au camp de concentration, mais est constitué d’une multitude d’espaces – camps de concentration, centre de mise à mort, industries de tous types – articulés autour de la ville d’Auschwitz, désignée par le régime nazi pour devenir un modèle de développement urbain et industriel au sein du IIIe Reich. C’est dans cet espace que se sont croisées et concentrées politiques répressives contre différentes catégories de populations (Polonais, Tsiganes, Soviétiques…), politiques d’assassinat, dont la plus importante fut celle menée contre les Juifs, mais aussi politiques de colonisation et de développement industriel, conférant à Auschwitz une dimension sans égale.
Tal Bruttmann est un historien français dont les travaux portent sur les politiques antisémites en France pendant la guerre et la « solution finale » en Europe. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment « La Logique des bourreaux » (2003), « Au bureau des Affaires juives » (2006) et « Auschwitz » (2015).

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Pour écouter une émission où l’historienne Annette Wieviorka recoit Tal Bruttmann, cliquez ici.

Pour écouter Tal Bruttmann dans une émission sur la spoliation des juifs par les nazis, cliquez ici.

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Vendredi 20 janvier 2017 – 20h00 – Cinéma Caméo Ariel (24 rue du Palais 57000 METZ) – Participation libre – Une histoire oubliée. Les travailleurs indochinois en Lorraine – un film de Ysé Tran avec la collaboration de Pierre Daum

Projection en avant-première suivie d’un débat avec l’équipe du film et les descendants de travailleurs indochinois.

Afin de remplacer la main-d’œuvre mobilisée, le « plan Mandel » élaboré en 1938 par Georges Mandel alors ministre des colonies prévoyait la mobilisation de travailleurs coloniaux destinés à renforcer les manques liés à la mobilisation des hommes. Environ 20000 travailleurs indochinois arrivent en France au début de la Seconde Guerre Mondiale. Le Service de la main-d’œuvre indigène nord-africaine et coloniale (MOI) est chargé au sein du ministère du travail de recruter les travailleurs coloniaux requis, de les acheminer par bateaux et de les mettre au service des industries de la défense nationale. La majorité des recrutements est effectuée de force au sein de la paysannerie pauvre des protectorats de l’Annam, du Tonkin et de la colonie cochinchinoise. Ces ouvriers non spécialisés sont pour la plupart employés à des travaux forestiers, agricoles et industriels notamment dans les usines d’armement et les poudrières. Après la défaite française, ils sont logés dans d’immenses camps de la zone libre et soumis à une discipline militaire ainsi qu’à des conditions de vie très dures. À la Libération, la majorité de ces hommes aspire à un rapatriement rapide, reporté à cause de la désorganisation de l’après-guerre et des événements qui affectent l’Indochine française. Quelques centaines de travailleurs indochinois stationnent dans le fort de Queuleu entre 1948 et 1950 : 537 en octobre 1948, 438 en décembre 1948, 323 en mars 1949, 296 en avril 1949, 188 en mai 1949, 163 en août 1949, 176 en septembre 1949, 213 en octobre 1949, 156 en décembre 1949, 191 en janvier 1950, 35 en avril 1950 (les rapatriements vers le Viet Nam s’accélèrent à cette période), 79 en mai 1950. A la souffrance de l’exil, succèdent alors l’exaspération et la colère. En écho au mouvement indépendantiste vietminh en Indochine, les travailleurs indochinois revendiquent en métropole leur émancipation et l’égalité des droits avec les autres travailleurs. Quelques graffitis témoignent encore aujourd’hui de leur présence dans le fort de Queuleu.

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Article du Républicain Lorrain du 01/12/2015.

Article du Républicain Lorrain du 20/12/2015.

Article du Républicain Lorrain du 12/09/2016.

Article de L’Est Républicain du 12/01/2017.

Vendredi 22 avril 2016 – 19h30 – Salon de Guise de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – Le groupe « Mario » et la création du camp SS de Queuleu – par Cédric Neveu

Organisation de Résistance fondée par l’instituteur Jean Burger et le cheminot Charles Hoeffel, le groupe « Mario » maille une grande partie de la Moselle et diffuse une importante propagande. A partir de juillet 1943, un Kommando de la Gestapo de Metz organise sa destruction en opérant quelques 800 arrestations. Pour interner ces « terroristes », les interroger et les torturer, la police allemande fonde un camp spécial SS où 36 détenus périssent dans des conditions effroyables.


Vendredi 9 septembre 2016 – 19h30 – Grand Salon de l’Hôtel de ville de Metz (1 place d’Armes 57000 METZ) – Gratuit – La restauration du camp de concentration de Natzweiler-Struthof  par Frédérique Neau-Dufour

En 2014, une campagne décennale de restauration architecturale a débuté sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler (Alsace). La baraque prison et celle du crématoire, usées par le climat rigoureux et par le passage des visiteurs, viennent d’être remises en état. En 2017, la nécropole et le monument mémorial seront à leur tour nettoyés et consolidés. Puis viendront les miradors, la chambre à gaz, les cuisines… Frédérique Neau-Dufour, directrice du Centre européen du résistant déporté, vous invite à débattre sur ce chantier pas comme les autres, où le poids de l’histoire reste prégnant. Financée par l’Etat (Ministère de la Défense) et par les anciens déportés du camp (Commission exécutive), cette vaste opération, mise en œuvre par l’ONACVG, est dirigée par un architecte en chef des monuments historiques. Son but : préserver des bâtiments construits il y a 70 ans de façon assez rudimentaire, ainsi que des monuments mémoriels à leur tour vieillissants. Mais la campagne de restauration a également pour objectif de restituer son authenticité visuelle à un site profondément transformé depuis 1945. Les enjeux d’une campagne de restauration sont nombreux. Financiers, bien sûr, mais avant tout mémoriels : que signifie restaurer un ancien camp de concentration ? Faut-il vraiment accorder tant de soin à un lieu qui fut un enfer ? Si la volonté de préserver les lieux du crime nazi est un choix politique, le déroulement du chantier se heurte à des réalités très matérielles. Comment refaire les baraques à l’identique sans donner l’impression du neuf ? Quelles étaient les couleurs originelles des murs ? Comment les ouvriers ressentent-ils le fait d’intervenir des jours dans des bâtiments si chargés de terreur ?

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