Ferdinand ZAKZEK (1895-1943) : Ferdinand Zakzek est né le 22 juin 1895 à Poklek (Albanie aujourd’hui Kosovo). Marié avec Anna Cercek, il est père de huit enfants. En 1923, il émigre en France pour travailler dans les mines. Ainsi, Ferdinand Zaksek commençe à travailler en janvier 1923 à la cokerie des houillères de Sarre et Moselle en tant que manœuvre. Il a auparavant travaillé à Westerholt dans la Ruhr (Allemagne). Il est muté un mois plus tard au puits V (fond) de la houillère à Merlebach (Moselle) où il travaille jusqu’au 14 mars 1934. Renvoyé par la mine, il s’occupe d’un bistrot. Militant communiste avant-guerre, son café de Merlebach (Moselle) sert aux réunions du parti communiste et de la CGT. Le 21 décembre, au cours d’une rafle dans le bassin houiller, il est arrêté à la mine de Freyming-Merlebach, dénoncé par un mineur mosellan. Son établissement servait souvent de lieu de réunion pour les dirigeants du parti communiste mosellan (groupe Mario) dont Jean Burger et Etienne Kmieciak. Il est emprisonné dans le camp spécial du fort de Queuleu où il meurt à 48 ans le 30 décembre 1943 après avoir été torturé, soit neuf jours après son arrestation. Sur son acte de décès figure la mention : « psychose d’incarcération, dégénérescence du muscle cardiaque, délire furieux, faiblesse cardiaque ». Des témoins assistent à son supplice : ligoté aux pieds et aux mains, il est trainé par terre par les SS jusque dans la cellule n°3. Le jeune SS Hans Müller, âgé de dix-huit ans, le frappe avec une planche. Là, hurlant de douleur, il est porté par ses camarades de la cellule n°3 sur un grabat avant de tomber dans le coma. Puis, il « fut achevé à coups de botte » par le commandant Georg Hempen. Après avoir été déshabillé, le témoin qui avait assisté à la scène constate que l’abdomen et le bas des côtes de Ferdinand Zaksek sont enflés. Du sang sort de sa bouche et il meurt peu de temps après. Sur l’acte de décès figure l’adresse du siège de la Gestapo à Metz. Son épouse, Anna Cercek, fait ensuite transférer le corps de son mari à Merlebach où il est inhumé. Il a obtenu à titre posthume le titre de déporté résistant et son nom figure sur la plaque commémorative scellée à l’entrée de la Casemate A/Caserne II du fort de Queuleu.


Sources :

-Léon Burger, Le Groupe Mario : une page de la Résistance Lorraine, Amicale des Anciens Déportés, Familles de Disparus et Amis du Fort de Queuleu, Imprimerie Louis Hellenbrand, Metz, 1965 et 1985.

-Cédric Neveu, La Gestapo en Moselle. Une police au cœur de la répression nazie, Éditions du Quotidien, Strasbourg, nouvelle édition 2015.

-Cédric Neveu, La résistance en Moselle annexée. Le groupe « Mario », Éditions du Quotidien, Strasbourg, 2015.

Pierre Schill, Ferdinand Zakzek, dans : Le maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvier. Mouvement social, 2016-2019, en ligne.

-Philippe Wilmouth, Cédric Neveu, Les camps d’internement du Fort de Metz-Queuleu 1943-1946, A. Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2011.

-Archives familiales.

-Archives de l’Association du fort de Metz-Queuleu.