Henri WEBER (1897-1944) : Henri Emile Albert Weber est né le 31 août 1897 à Hayange (Moselle). Marié, père d’un enfant, il est boulanger-épicier à Rosselange. Il appartient au parti communiste mosellan clandestin (groupe Mario). Il est arrêté à son domicile le 25 janvier 1944 pour son implication dans ce mouvement, notamment dans l’aide aux prisonniers de guerre évadés et des insoumis en fuite. Il a notamment fourni de la nourriture pour les personnes passées vers Joeuf par le groupe Mario. Il est interné au camp spécial du fort de Queuleu (matricule 454 ou 487) où il meurt le 14 février 1944 officiellement de faiblesse cardiaque. Récupéré à la morgue du cimetière de l’Est à Metz, il fut inhumé au cimetière de Rosselange. Son nom figure sur la plaque commémorative installée à l’entrée de camp spécial du fort de Queuleu. Il a obtenu après la guerre le titre de déporté politique.

Témoignage de J. Noblet, beau frère de Henri Weber, sur le décès de ce dernier : « Ma belle sœur, Louise Weber, a été informée du décès de son mari par la gendarmerie de Moyeuvre. Le même jour, Madame Weber, sa fille Carmen, ma femme et moi, nous sommes rendus à la Gestapo de Metz, où on nous communiqua que la dépouille mortelle se trouvait à la morgue du cimetière de l’Est et qu’il appartenait à la famille de faire la déclaration à l’état-civil. Là-dessus, nous nous sommes rendus à la morgue, nous avons ouvert le cercueil et avons reconnu que le cadavre était bien celui de notre parent. Le corps présentait d’une façon indiscutable des traves de sévices. Le cou était enflé et présentait, de même que la partie supérieure de la poitrine, des taches bleues et noires : de grandes taches qui ne pouvaient provenir que de coups ou de contusions. Une cavité orbitaire était enflée et l’œil crevé. Parmi le linge que l’on nous a rendu plus tard, se trouvaient deux mouchoirs noués ensemble (c’est un fait connu que les détenus de Queuleu devaient rester assis, sur des bancs sans dossier, les yeux bandés). Un de ces mouchoirs était raidi par du pus et du sang desséché, l’autre portait des taches de sang. Nous n’avons pas déshabillé le corps et, par conséquent, nous n’avons pas fait d’autres constatations. Je n’ai pas indiqué la cause du décès sur le registre des décès, qui ne porte pas ma signature ; elle a été notée après coup, probablement d’après un certificat du médecin de la Gestapo. »