Michel HETTINGER (1877-1944) : Michel Hettinger est né le 8 mai 1877 à Longeville-lès-Saint-Avold (Moselle). Marié et père de cinq enfants, il exerce la profession de cultivateur. Domicilié à Longeville-lès-Saint-Avold où il est arrêté par la Gestapo lors de la grande rafle du 3 juin 1944 en représailles de la désertion de son fils Nicolas (Sippengesetz). Il tombe sous le coup de l’article 5 de la loi du 17 août 1938 (Zersetzung der Wehrkraft : destruction de la capacité de défense). Le Gaupropagandaleiter (chef de la propagande du Gau) avait légitimé l’opération contre les familles d’insoumis dans un discours le 2 juin 1944. Arraché à son lit de malade, il est incarcéré à la caserne de Longeville-lès-Saint-Avold avec Emile Hettinger (né le 29 décembre 883, marié 1 enfant, vraissemblament son frère). Le même jour, Emile et Michel Hettinger, sont transférés au camp de Woippy : Emile a le matricule n° 3121 et Michel le n° 3104. Emile reste au camp jusqu’à l’évasion collective du 1er septembre 1944. Michel Hettinger est transféré le 19 juin 1944 au camp spécial du fort de Queuleu alors qu’il est très malade. Il y décède le 21 juin 1944, officiellement de faiblesse cardiaque. Lors de ses funérailles, plusieurs SS sont présents afin de pouvoir arrêter son fils Nicolas qui aurait pu être présent pour l’enterrement de son père. Cependant celui-ci n’était pas présent ce jour-là, ce dernier ayant appris plus tard le décès de son père. Le nom de Michel Hettinger figure sur la plaque commémorative scellée à l’entrée de la Casemate A/Caserne II du fort de Queuleu.
Sources :
-Cédric Neveu, La Gestapo en Moselle. Une police au cœur de la répression nazie, Éditions du Quotidien, Strasbourg, nouvelle édition 2015.
-Philippe Wilmouth, Cédric Neveu, Les camps d’internement du Fort de Metz-Queuleu 1943-1946, A. Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2011.
-Archives de l’Association du fort de Metz-Queuleu.
-Archives familliales.