Marie-Louise OLIVIER BASTIEN

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Marie-Louise OLIVIER BASTIEN (1910-1981) : Marie-Louise Olivier est née le 21 janvier 1910 à Homécourt (Meurthe-et-Moselle). Résistante, elle appartient au réseau Marie-Odile. Ce réseau fondé dès août 1940 à Nancy par Pauline-Gabrielle de Saint-Venant dite « Marie-Odile Laroche » (1895-1945), s’étendait dans toute la France et regroupait plus de 600 agents dont environ 200 furent arrêtés et une soixantaine fusillés ou morts en déportation. À partir de l’arrestation à Paris de Mme de Saint-Venant, le 4 mai 1944, son gendre, le docteur Joseph-René Helluy (1911-1976), prend la tête du réseau à Nancy. Il est lui-même arrêté le 10 mai puis déporté. En plus des services de renseignements et de transport d’armes, ce groupe réalise plus de 30 000 passages à destination des maquis, de la France Libre, de l’Afrique du Nord, de la Suisse et de l’Angleterre. Le réseau prenait en charge des prisonniers de guerre français, des Alsaciens-Mosellans réfractaires à l’armée allemande (parmi eux Alphonse Barthel né en 1926, un des derniers témoins du fort de Queuleu), des Juifs, ainsi que des aviateurs alliés (plus de 300).

Domiciliée au 50 route de Thionville à Metz Devant-les-Ponts, Marie-Louise Olivier dirige la filière de passeurs « Malou » ou « Marilou » appartenant à ce réseau. Pierre Ehrmann, un des futurs évadés du fort de Queuleu, est responsable pour la région messine du secteur Est de la filière. Comme Marie-Louise Raisin Hamentien, elle fabrique de fausses pièces d’identité et de faux laissez-passer. Elle héberge, habille et facilite également le passage de plusieurs centaines de prisonniers évadés et réfractaires mosellans. Marie-Louise Olivier est internée une première fois dans la prison du Grand Séminaire de Metz du 4 septembre 1943 au 25 septembre 1943. Les 17 et 18 mars 1944, la filière est anéantie par la Gestapo à la suite de l’action de deux agents du Sicherheitsdienst (SD), qui n’étaient autres qu’Ernest Schang, de son vrai prénom Émile, et Georges Demerlé, infiltrés depuis quelques mois dans la filière et qui avaient bénéficié de la confiance d’agents du réseau comme Marie-Louise Olivier et Fernand Traver. Marie-Louise est ainsi arrêtée une seconde fois le 17 mars 1944 à la gare de Metz alors qu’elle attendait un passeur. Elle est enfermée dans les caves de la Gestapo de Metz du 17 mars 1944 au 20 mars puis au camp spécial du fort de Queuleu jusqu’au 17 août 1944 où elle est transférée au camp de sureté de Schirmeck (Bas-Rhin) (n° 1301). Elle est ensuite transférée en septembre 1944 au camp de Gaggenau (Allemagne, Bade-Wurtemberg) où elle est libérée le 25 avril 1945. Elle est rapatriée le 26 avril 1945 par Mulhouse. Elle a obtenu le titre de déporté résistant le 10 septembre 1952 et a été décorée de la Légion d’honneur. Elle est décédée le 2 février 1981.


Sources :

-Léon Burger, Le Groupe Mario : une page de la Résistance Lorraine, Amicale des Anciens Déportés, Familles de Disparus et Amis du Fort de Queuleu, Imprimerie Louis Hellenbrand, Metz, 1965 et 1985.

-Cédric Neveu, La Gestapo en Moselle. Une police au cœur de la répression nazie, Éditions du Quotidien, Strasbourg, nouvelle édition 2015.

-Archives de l’Association du fort de Metz-Queuleu.

-Archives du Service Historique de la Défense, Vincennes.

-Archives de la famille Olivier Bastien.